
Périménopause : gérer l’anxiété, les émotions et les sautes d’humeur
- Marie Christine

- 3 juil.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 août
Comment gérer l’anxiété et les émotions en périménopause : retrouver un peu de calme.
Tu ne te reconnais plus.
Tu te sens plus irritable, plus à fleur de peau. Parfois anxieuse sans raison, parfois complètement plate, sans émotion.
Des jours, tu pleures pour un rien. D’autres, tu regardes le plafond sans ressentir quoi que ce soit. Et tout ça… sans comprendre pourquoi.
Et si ce n’était pas « dans ta tête »?
Et si c’était la périménopause qui chamboulait ton monde intérieur?
Tu n’es pas folle. Tu n’es pas seule. Et tu n’as pas à souffrir en silence.
C’est quoi exactement, la périménopause?
La périménopause, c’est la période de transition avant la ménopause. Certaines personnes l’appellent pré -ménopause même si ce n’est pas le terme exact. Elle peut durer plusieurs années (parfois 4 à 10 ans) et s’installe souvent en douceur, dès la fin trentaine ou la quarantaine.
Tu continues à avoir tes règles (parfois irrégulières), mais les hormones, elles, commencent à jouer au yoyo.
Les niveaux d’œstrogène, de progestérone, et même de sérotonine (l’hormone du bonheur) peuvent fluctuer énormément d’un jour à l’autre.
Et comme les hormones sont liées à notre système nerveux, notre humeur, notre sommeil, notre capacité à gérer le stress… eh bien, c’est tout qui peut partir dans tous les sens.
Quels sont les symptômes émotionnels les plus fréquents?
Les femmes qui vivent la périménopause rapportent souvent :
de l’anxiété nouvelle ou amplifiée
de la tristesse, sans cause apparente
de l’irritabilité, comme si tout devenait trop
des sautes d’humeur
une impression d’être à vif
une difficulté à se concentrer ou à se sentir stable
une perte de motivation ou de joie
On parle parfois de « brouillard mental ». Un sentiment de ne plus savoir ce qu’on ressent. Ou de se sentir trop sensible… et complètement déconnectée en même temps.
Pourquoi l’anxiété et les émotions deviennent si instables?
1. Le corps traverse une tempête hormonale
L’œstrogène influence la production de sérotonine et de dopamine, deux neurotransmetteurs liés à l’humeur, la motivation et le bien-être. Quand l’œstrogène baisse ou fluctue rapidement, c’est comme enlever le coussin protecteur.
2. Le cerveau travaille plus fort
La périménopause peut affecter la mémoire, la concentration, la régulation du stress. C’est comme avoir un système d’alarme qui se déclenche plus facilement, même sans réel danger.
3. La charge mentale augmente
Carrière, famille, parents vieillissants, enfants adolescents, fatigue chronique, pression sociale… tout ça combiné à des émotions instables, ça fait beaucoup à porter.
Et pourtant, on en parle peu. Trop peu.
Ce que tu vis est valide
Ce n’est pas parce que ce n’est pas visible que ce n’est pas réel.
Ce n’est pas parce que ton entourage ne comprend pas que ce que tu ressens n’existe pas.
La santé émotionnelle à cette étape de vie est souvent mise de côté. On banalise, on ridiculise, on minimise.
Mais toi, tu vis ça au quotidien. Et tu mérites des outils pour aller mieux.
Comment aider à gérer l’anxiété et les émotions en périménopause?
Voici des pistes concrètes, inspirées d’approches reconnues (TCC, pleine conscience, soutien psychosocial) et de ce qu’on voit sur le terrain :
1. Reconnaître ce qui se passe (au lieu de le nier)
Première étape : nommer ce que tu ressens.
Exemples :
– « J’ai souvent une boule dans la gorge et je ne sais même pas pourquoi. »
– « Je me sens plus irritable que d’habitude. »
– « J’ai l’impression d’être une étrangère dans mon propre corps. »
Quand tu nommes, tu ne contrôles pas tout… mais tu reprends un peu de pouvoir.
2. Écrire ce que tu ressens
Tenir un petit journal (même 2-3 minutes par jour) peut t’aider à :
– reconnaître les patterns (ex. : plus de stress autour de l’ovulation)
– déposer ce que tu retiens en dedans
– mieux comprendre ce que tu vis, sans juger
3. Respirer pour calmer le système nerveux
Exercice simple : inspire 4 secondes – bloque 2 – expire 6.
Fais-le 3 fois. Tu verras la différence.
Quand le corps ralentit, les pensées deviennent moins envahissantes.
4. Identifier ce qui amplifie ton anxiété
Certaines habitudes nourrissent l’anxiété sans qu’on s’en rende compte :
– consulter les réseaux sociaux en boucle
– boire trop de café ou d’alcool
– ne jamais prendre de vraies pauses
– se surcharger de tâches “pour ne pas y penser”
Ce n’est pas de la faute. C’est un automatisme. Mais plus on le voit, plus on peut ajuster.
5. Parler à quelqu’un qui écoute pour vrai
Partager, ce n’est pas se plaindre. C’est se permettre de respirer autrement.
Parfois, parler à une intervenante psychosociale, à une amie, à une professionnelle qui connaît bien cette étape, ça fait toute la différence.
Tu n’as pas à porter ça seule.
6. Explorer des outils issus de la TCC
a) Remettre en question les pensées-catastrophes
Quand l’anxiété monte, le cerveau part souvent en vrille. Pose-toi simplement la question :
Est-ce que c’est vrai à 100 %?
b) Utiliser des phrases d’auto-apaisement
– « J’ai déjà survécu à des moments pires. »
– « Mon cerveau est en mode panique, mais je suis en sécurité. »
7. Intégrer des micro-pratiques de pleine conscience
Tu peux :
– boire un verre d’eau lentement
– toucher ton ventre en respirant
– nommer 3 choses autour de toi
Ce sont de petits gestes qui t’aident à revenir dans le présent, là où l’émotion peut se déposer.
8. Trouver du soutien social
Tu peux :
– écrire à une amie
– rejoindre un groupe de soutien
– participer à un atelier
Même une seule personne qui t’écoute peut faire une énorme différence.
9. Nourrir ton système nerveux
Pas besoin de tout changer. Mais tu peux te demander :
Qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui pour m’apaiser de l’intérieur?
– manger plus lentement
– boire de l’eau
– bouger un peu
– aller dehors
– dormir mieux
Ce n’est pas parfait.. mais c’est déjà beaucoup.
10. Créer un cadre de stabilité émotionnelle
Tu ne contrôles pas tes hormones, mais tu peux :
– avoir des heures de coucher stables
– mettre des rappels dans ton téléphone pour respirer
– créer un espace calme juste pour toi
Quand tout bouge en dedans, ça aide d’avoir des repères autour.
Et si tu ne ressens plus rien du tout?
Tu n’es pas froide. Tu n’es pas brisée.
Souvent, ce “rien” est une protection contre le trop plein.
Respecte ton rythme. Nomme ce que tu peux. Crée un espace autour de toi.
Les émotions reviennent quand elles se sentent en sécurité.
FAQ
Est-ce que c’est normal d’avoir plus d’anxiété à la périménopause?
Oui, c’est très fréquent. C’est hormonal, mais aussi émotionnel, physique et social.
Est-ce que je devrais consulter?
Oui, si tu sens que ton quotidien est affecté. Parler, c’est déjà commencer à guérir.
Est-ce que l’alimentation et l’exercice aident vraiment?
Oui, mais ce sont des outils parmi d’autres. Ils soutiennent ton corps, pas ton esprit . Il faut les deux.
Est-ce que les antidépresseurs sont nécessaires?
Pas toujours mais si on ne se sent vraiment pas bien c’est important de consulter un professionnel médical.


