Pourquoi c'est si dur de se choisir ?
- Marie Christine
- 17 avr.
- 4 min de lecture
Se choisir, on en parle beaucoup, hein?« Prends soin de toi. »« Apprends à dire non. »« Choisis-toi en premier. »
C’est joli, c’est inspirant… et pourtant, dans le concret, c’est pas mal plus mêlant que ça. Parce que dans la vraie vie, se choisir, ça vient avec de la culpabilité, des regards bizarres, des doutes... pis des soupirs.
Alors pourquoi c’est si dur de se choisir?
1. Parce qu’on a appris à être « gentil »
Depuis qu’on est petits, on nous répète :
« Partage avec les autres »
« Sois poli »
« Pense aux sentiments des autres »
Et c’est pas mauvais en soi! Le problème, c’est quand on pousse ça à l’extrême et qu’on oublie… ben, nous.
On devient des champions du « pas grave », du « c’est correct, je vais m’arranger », du sourire forcé pendant qu’on dit oui intérieurement à contrecœur. Et à force de toujours dire oui aux autres, on finit par dire non à soi-même sans même s’en rendre compte.
2. Parce qu’on veut être aimé
Oui, même les plus indépendants d’entre nous ont ce réflexe humain : vouloir être accepté, validé, aimé.
Et parfois, on pense (souvent inconsciemment) que si on se choisit, on va déplaire. On va avoir l’air égoïste. On va passer pour une personne froide, détachée ou « trop intense ».
Alors on se tait. On s’ajuste. On sourit.Et à l’intérieur? On bouillonne un peu.
3. Parce qu’on confond « se choisir » avec « rejeter l’autre »
Se choisir, ça ne veut pas dire rejeter ou blesser quelqu’un. Mais dans notre tête, on dirait que c’est comme si on devait choisir entre « moi ou eux ».
Alors on penche pour « eux », en se disant qu’on se reprendra plus tard. Mais ce plus tard-là… il n’arrive pas toujours.
La réalité, c’est que se choisir, c’est dire :
« J’ai autant de valeur que toi. Mon temps, mon énergie, mes besoins comptent aussi. »
Et ça, ce n’est pas un rejet. C’est une affirmation.
Mais au fond, ça veut dire quoi, se choisir soi même ?
Se choisir, c’est pas juste aller au spa ou dire non à une fête qu’on n’a pas envie de faire.C’est plus subtil que ça.
C’est :
Ne pas s’excuser d’exister.
Ne pas se tordre en quatre pour faire plaisir.
Avoir une opinion… et l’assumer.
Prendre le temps de s’écouter, pour vrai.
C’est aussi se respecter dans les petites choses :
Arrêter de dire « oui » quand on pense « non ».
Oser prendre une pause sans culpabiliser.
Dire ce qu’on ressent, même si c’est pas populaire.
Ralentir quand tout le monde court.
Quelques pistes concrètes pour se choisir (sans tout faire exploser)
1. Pratique le mini « check-in »
Avant de dire oui ou non à quelque chose, demande-toi :
« Est-ce que je le fais pour moi ou pour éviter un malaise? »
Juste ce petit recul peut changer bien des choses. Pas besoin de te transformer en moine zen, mais juste de t’écouter un brin avant de foncer.
2. Apprends à dire non… gentiment
Dire non, c’est un muscle. Et au début, il est tout raide. Mais plus tu l’utilises, plus ça devient naturel.
Exemples :
« J’aimerais ça dire oui, mais je sens que j’ai besoin de repos. »
« Ce n’est pas contre toi, c’est pour moi. »
« Je prends soin de mes limites, j’espère que tu comprends. »
Tu vois? Ça peut être doux et respectueux.
3. Réconcilie-toi avec ta culpabilité
Elle va se pointer, c’est sûr. Mais au lieu de la laisser te manger tout rond, parle-lui comme à une vieille collègue un peu collante :
« Je te vois, culpabilité. Je comprends pourquoi t’es là. Mais je vais quand même faire ce qui est bon pour moi, merci. »
Elle va probablement revenir… mais avec le temps, elle criera moins fort.
4. Rappelle-toi ce que TU veux
Pas ce que les autres attendent. Pas ce qui serait logique, pratique ou bien vu.
Ce que TOI tu veux.
Et si tu ne le sais pas encore, c’est OK. Commence par de petites choses :
Qu’est-ce que j’ai envie de manger?
Est-ce que j’ai besoin de repos ou de mouvement?
Qui me fait du bien, vraiment?
Petit à petit, tu vas reconnecter avec tes vrais élans.
Et si on t’accuse d’être égoïste?
Dis-toi ceci :
Se choisir, ce n’est pas être égoïste.C’est être responsable de soi.
Tu ne peux pas toujours plaire à tout le monde. Mais tu peux apprendre à te plaire à toi-même. Et ça, c’est précieux.
Se choisir, c’est un chemin. Pas une ligne droite.Il y aura des jours où tu vas t’oublier, te perdre un peu… et c’est normal.
Mais si tu reviens doucement vers toi, avec bienveillance, un petit « non » à la fois, tu vas voir :tu n’as pas besoin de tout changer pour te choisir.

Tu as juste besoin de te retrouver, un geste à la fois.
Et entre toi pis moi… t’es pas mal plus doux à vivre quand tu te choisis un peu plus, non?