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Je suis fatigué tout le temps: comprendre la fatigue mentale

  • Photo du rédacteur: Marie Christine
    Marie Christine
  • 11 avr.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Il y a des jours où on se sent épuisé.e, mais pas comme après avoir couru un marathon ou mal dormi une nuit. C’est plus subtil que ça. C’est comme si tout, même les choses simples, devenait lourd. Penser fatigue. Répondre fatigue. Être présent fatigue. Mais on ne sait pas trop comment le nommer. Alors on continue. On tient bon. On s’accroche. Jusqu’à ce que le corps, ou la tête, ou les deux, disent : stop.


La fatigue mentale, ce n’est pas juste être fatigué. C’est être saturé. Trop de stimulation, trop d’émotions à gérer, trop de responsabilités à porter, trop de pression, trop de “à faire”. Ça s’accumule doucement, sans qu’on s’en rende compte, jusqu’à ce que ça déborde.

Et le pire, c’est qu’on ne le voit pas forcément. Ce n’est pas comme une jambe cassée. Ça ne se montre pas. Mais à l’intérieur, ça tire. On n’a plus envie de parler. On oublie des choses simples. On a du mal à se concentrer. On réagit plus fort que d’habitude. On se sent comme à bout, mais on ne sait même pas pourquoi.


Souvent, on essaie de se raisonner. On se dit qu’on exagère. Que d’autres en font plus. Qu’on n’a pas le droit d’être aussi vidé alors qu’on n’a “rien fait” de physique. Mais la tête, elle, elle sait. Elle nous envoie des petits signaux qu’on apprend à ignorer. Et un jour, ça lâche.


On vit dans un monde qui valorise la performance. L’efficacité. Le “toujours disponible”. On jongle avec nos rôles : parent, employé.e, ami.e, proche aidant, intervenant.e, étudiant.e… Et souvent, on fait tout en même temps. Même quand on ne va pas bien, on garde le sourire, on coche la liste. On s’oublie. Jusqu’à ce qu’on ne sache même plus ce qu’on ressent.


La fatigue mentale, c’est ce brouillard qui s’installe dans la tête. C’est cette envie de tout mettre sur pause, sans pouvoir l’expliquer. C’est cette difficulté à faire le tri dans ses pensées. C’est ce moment où on regarde un courriel et qu’on ne sait même plus par où commencer.


Et ce n’est pas juste le travail. Ça peut venir de tensions familiales, de soucis financiers, de responsabilités qu’on porte seul.e depuis trop longtemps. Ça peut venir d’un trop-plein émotionnel, ou du fait de devoir tout gérer sans jamais vraiment se déposer. Ça peut même venir du sentiment de devoir toujours être fort.


Il y a aussi cette pression invisible d’être toujours “ok”. De ne pas ralentir. De ne pas décevoir. De continuer comme si de rien n’était. Et cette pression, elle use. À force de toujours “faire comme si”, on finit par ne plus sentir ce qu’on vit vraiment.


Et parfois, même se reposer ne suffit pas. Parce que ce n’est pas de sommeil qu’on manque, c’est de repos mental. De calme. D’espace pour respirer. D’un endroit où on n’a rien à prouver.


La fatigue mentale, c’est ce sentiment d’être surchargé.e et épuisé.e par le trop-plein de sollicitations quotidiennes, sans pour autant être cliniquement épuisé.e. C’est comme si ton esprit te faisait signe qu’il a besoin d’un break, même si ce n’est pas encore un burnout. L’épuisement ou burnout, c’est un état plus profond où le stress constant et la pression au travail ou dans la vie rendent l’énergie quasiment inexistante, et où l’arrêt devient parfois obligatoire pour reprendre pied. La dépression, quant à elle, va encore plus loin en impliquant une tristesse persistante, une perte d’intérêt et des difficultés à ressentir du plaisir dans la vie, le tout souvent accompagné de symptômes physiques et émotionnels qui perturbent considérablement le quotidien. Chacun de ces états est réel et mérite écoute et bienveillance, même s’ils ne se ressemblent pas tout à fait.


Ce que beaucoup de gens vivent mais n’osent pas nommer, c’est cette fatigue intérieure. Celle qui ne part pas avec une sieste. Celle qui a besoin de douceur, de temps, de bienveillance. Et surtout, de permission. La permission de dire : là, je suis fatigué.. Pas juste dans mon corps. Dans ma tête. Dans mon cœur.


Et non, ce n’est pas “dramatique”. Ce n’est pas de la paresse. Ce n’est pas un manque de volonté. C’est un signe que tu as peut-être été trop longtemps en mode survie. Trop longtemps à tout porter sans t’arrêter.


Reconnaître cette fatigue mentale, c’est déjà un premier pas. C’est dire : je m’écoute. Je me rends compte que j’ai des limites. Que je ne suis pas un robot. Que j’ai besoin de ralentir, de me déposer, de respirer un peu.


Mais souvent, on ne sait pas par où commencer. On ne sait pas comment sortir de cet épuisement invisible. Parce qu’on se sent coupable. Parce qu’on se dit que ce n’est pas le bon moment. Parce que la vie continue. Mais parfois, il suffit de peu. D’un moment de silence. D’un “non” posé avec douceur. D’un appel à une personne de confiance. D’une pause où on ne fait rien, juste exister.


Tu n’as pas besoin d’avoir une justification parfaite pour être fatigué. Tu n’as pas besoin d’attendre que ça devienne insupportable pour t’écouter. Tu as le droit de dire : j’ai besoin de repos. Mental. Émotionnel. Global.


La fatigue mentale, ça ne se guérit pas en cochant une case ou en lisant une solution miracle. Mais ça commence souvent par une prise de conscience. Par une attention nouvelle à soi. Par un petit pas. Comme écrire ce qu’on ressent. Ou juste se le dire à voix basse. “Je suis fatigué. Et j’ai le droit de l’être.”


Et plus tu t’écoutes, plus tu peux ajuster. Parfois, ça veut dire alléger ton horaire. Parfois, c’est revoir tes attentes envers toi-même. Parfois, c’est demander de l’aide. Ou juste dire à quelqu’un : “J’ai besoin de parler.” Ou même : “J’ai besoin de silence.”


Tu n’as rien à prouver. Tu n’as pas besoin d’aller au bout de tes forces pour mériter de te reposer. Tu peux choisir de te respecter, même dans les petites choses. Et tu verras que, tranquillement, le brouillard s’éclaircit. Que l’énergie revient. Que tu retrouves un peu d’espace à l’intérieur.


C’est pas une ligne droite. Il y aura des jours plus lourds. Des rechutes. Des moments où tu croiras que tu as “régressé”. Mais ce n’est pas un retour en arrière. C’est juste un rappel. Un signal que tu as encore besoin de douceur. De calme. D’un peu moins de “faire” et un peu plus de “être”.


Tu n’as pas besoin d’être productif pour avoir de la valeur. Tu n’as pas besoin d’être toujours “en forme” pour mériter du respect. Tu as juste besoin d’être toi. Et de prendre soin de cette tête, de ce cœur, de ce corps, qui portent plus que ce qu’on voit.


Alors aujourd’hui, si tu te sens fatigué sans trop savoir pourquoi, ce n’est peut-être pas une question de sommeil. C’est peut-être ton esprit qui te dit : “J’ai besoin qu’on me laisse respirer.”


Et si c’est le cas, prends ça au sérieux. Même doucement. Même par petits bouts. Parce que toi aussi, tu as besoin — et tu as le droit — de te sentir bien, un jour à la fois.


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