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Ce qu’on n’ose pas dire sur le deuil animalier

Dernière mise à jour : 3 juil.



Perdre un animal, ce n’est pas juste perdre un ami.

C’est parfois perdre un pilier silencieux, un refuge discret, une partie intime de notre quotidien.

Et pourtant, même si le deuil animalier est aussi réel que n’importe quel autre deuil, il reste souvent entouré de malaise, de non-dits et de jugements.


Il y a ce qu’on ressent.

Et il y a ce qu’on ose exprimer.


Aujourd’hui, on va parler vrai. De ce qu’on n’ose pas toujours dire, mais qui existe bel et bien.



« C’est plus dur que je ne l’aurais cru »



Beaucoup de personnes sont surprises par la violence de ce qu’elles ressentent après la perte d’un animal.

Même ceux qui pensaient être “préparés” restent parfois sans voix devant l’intensité du vide laissé.


La douleur n’a rien à voir avec la taille de l’animal, ni avec sa durée de vie.

Un petit hamster, un vieux chien, un chaton adopté récemment : quand le lien est là, la perte est lourde. Point final.


Ce n’est pas parce que c’était « un animal » que la souffrance est moindre.

C’était une présence quotidienne, un être vivant qui aimait sans juger. C’était de l’amour pur, souvent plus simple et plus vrai que bien des relations humaines.




« J’ai honte de pleurer autant »



Beaucoup se sentent honteux de la profondeur de leur chagrin.


Ils se disent :


  • « Ce n’était qu’un chien. »

  • « Je devrais être capable de passer à autre chose. »

  • « C’est ridicule de pleurer autant pour un animal.»



Mais la vérité, c’est que l’amour ne se mesure pas à l’espèce.

Un animal ne demande pas qu’on soit quelqu’un d’autre que soi-même. Il ne juge pas, il ne critique pas. Il aime d’un amour brut, simple et constant.


Pleurer pour un animal, c’est pleurer pour une relation qui nous a souvent tenus en vie sans qu’on le sache.


Il n’y a aucune honte à ressentir tout ce que l’on ressent.

Aucune.



« Je ressens de la culpabilité »



Un sujet dont peu parlent, mais qui est extrêmement courant : la culpabilité.


  • « Est-ce que j’ai fait assez pour lui ? »

  • « Est-ce que j’ai pris la bonne décision ? »

  • « Est-ce qu’il a souffert à cause de moi ? »



Lorsqu’on doit prendre une décision d’euthanasie, le poids est immense. Même si c’était la meilleure décision pour épargner la souffrance, une partie de nous se demande si on aurait pu faire autrement.


Et parfois, on se reproche des détails insignifiants :

Ne pas avoir passé assez de temps avec lui, ne pas avoir remarqué un symptôme plus tôt, ne pas avoir été là “au bon moment”.


La culpabilité est souvent l’expression de l’amour qu’on n’arrive pas à déposer autrement.


La vérité : aucun humain n’est parfait. Aucun adieu n’est parfait.

Et ton animal, s’il avait pu parler, t’aurait probablement dit merci plutôt que de te juger.



« Mon entourage ne comprend pas »



Autre chose qu’on n’ose pas toujours dire : l’isolement que le deuil animalier crée.


Parfois, même nos proches ne comprennent pas pourquoi on est si bouleversé.

Des phrases maladroites tombent :


  • « Ce n’était qu’un animal. »

  • « Tu n’as qu’à en reprendre un autre. »

  • « Ce n’est pas comme si tu avais perdu quelqu’un de ta famille. »



Mais ils ne comprennent pas que pour beaucoup, c’était la famille.

C’était celui qui était là tous les jours, dans les bons comme dans les pires moments.

Celui qui ne posait pas de questions, qui se contentait d’être là.


Quand on se sent incompris, la douleur peut doubler. Non seulement on vit une perte, mais on doit en plus se battre pour la légitimité de notre chagrin.


Sache ceci :

Tu n’as pas besoin que les autres valident ta peine pour qu’elle soit vraie.



« Je me sens vide »



Après la perte, il y a parfois ce grand vide.


Ce n’est pas seulement le silence dans la maison.

C’est un silence intérieur. Une perte de repères.


On ne réalise pas toujours à quel point nos journées étaient construites autour de notre animal :


  • Ses promenades,

  • Ses repas,

  • Ses câlins du matin,

  • Son regard posé sur nous dans les moments difficiles.



Tout cela disparaît d’un coup.

Et il faut réapprendre à vivre sans ce lien.

C’est un deuil du quotidien autant que de l’être perdu.



« Je ne sais pas comment avancer »



Après un certain temps, une autre pression sociale apparaît : celle d’aller mieux.


  • « Tu n’es pas encore remis ? »

  • « Il faudrait que tu arrêtes d’y penser. »



Mais avancer n’est pas une ligne droite.

Ce n’est pas un « avant » / « après » bien propre.


Certains jours, on a l’impression que la blessure est en train de cicatriser.

Et puis un objet retrouvé, une habitude oubliée, une chanson, et tout revient comme une vague.


Avancer, ce n’est pas oublier.

Avancer, c’est apprendre à vivre avec l’empreinte que l’animal a laissée en nous.



Ce qu’on peut faire pour s’aider, doucement


Tu veux faire une introspection, télécharge ceci ⬇️


1. Reconnaître que le deuil est légitime.

Il n’y a pas de comparaison à faire. Ta peine est vraie, quelle que soit l’espèce ou la durée de la relation.


2. Parler à quelqu’un qui comprend.

Pas besoin de grands discours. Juste être écouté, sans jugement, peut faire toute la différence.


3. Créer un rituel d’adieu.

Écrire une lettre, planter un arbre, garder un objet symbolique. Trouver une façon personnelle de dire merci, au lieu de rester prisonnier du silence.


4. Se donner du temps.

Personne ne décide du rythme de ton deuil à ta place. Chaque cœur guérit à son propre tempo.


5. Se rappeler que l’amour reste.

Ton lien avec ton animal ne s’efface pas. Il change de forme, il trouve d’autres chemins, mais il reste.



Il y a tellement de choses qu’on n’ose pas dire sur le deuil animalier.

Tellement de larmes silencieuses, de culpabilités cachées, de solitudes murmurées.


Mais ce que tu ressens est réel. Ce que tu as perdu compte. Ce que tu traverses mérite d’être honoré.


Tu as aimé.

Tu as été aimé.

Et même si aujourd’hui le chagrin est immense, c’est parce que ce lien-là était immense, lui aussi.


Tu n’es pas seul.

Ton chagrin est légitime.

Et doucement, un pas après l’autre, tu apprendras à porter cet amour autrement.

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